À l’exception des livres dits « apocryphes », présents dans certaines éditions de la Bible et que les chrétiens considèrent comme « édifiants, mais non inspirés », les Bibles actuelles n’ont pas entre elles de différences au niveau : du choix des livres tenus pour inspirés de Dieu, du nombre de chapitres ou de versets et de leurs contenus. Les textes de référence hébreux et grecs ne sont guère publiés aujourd’hui, parce que ceux qui parlent ces langues sont peu nombreux. Les différences entre les Bibles actuelles et les textes de référence viennent donc du fait qu’elles ont été traduites en diverses langues, ou qu’il existe plusieurs traductions dans une même langue. Toutes ces traductions ont cependant été faites à partir des mêmes compilations de manuscrits dont la fiabilité n’est plus à démontrer.
Le chrétien croit depuis longtemps que Dieu, en inspirant l’Ancien et le Nouveau Testament dans la langue des Hébreux et des Grecs, voulait montrer qu’il fallait que sa Parole soit accessible au plus grand nombre. Le grec était alors la langue la plus parlée à l’est de l’Empire romain. Dieu comprend évidemment toutes les langues et les dialectes et il « veut que tous les hommes soient sauvés ». (1 Timothée 2:4)
C’est pour cela que les chrétiens n’ont pas hésité à traduire la Bible en autant de langues que possible. Ils ne prennent pas le risque de falsifier le texte original, car pour eux la signification du texte est inspirée de Dieu ; le texte n’est donc pas figé dans sa langue originelle. Le tout est donc de transcrire l’Écriture le plus fidèlement dans la langue du lecteur pour que sa lecture ait chez lui le même impact qu’auprès des premiers auditeurs ou lecteurs. Ces traductions sont faites par des linguistes qui vérifient le travail de leurs collègues et ne manqueraient pas de signaler les erreurs de traduction et, à plus forte raison, les altérations du sens original.
La première traduction complète de la Bible en langue française est l’œuvre de Jacques Lefèvre d’Étaples et de ses collaborateurs en 1523. Puis Pierre Robert Olivetan publie une révision de la Bible de Lefèvre d’Étaples en 1635, laquelle sera préfacée par son cousin Jean Calvin. Puis Ostervald publie une version en 1744 et Louis Segond offre une nouvelle traduction en 1880 dont la version, révisée durant le 20ème siècle, est encore la plus répandue parmi les protestants aujourd’hui. Elle est régulièrement révisée en vue de l’adapter à l’évolution de la langue française. Ainsi, les efforts pour rendre la Bible plus accessible à tous se poursuivent sans cesse.
Par contre, la « Traduction du Monde Nouveau », faite par les « Témoins de Jéhovah » n’est utilisée que par eux. on y trouve des retraits et des adjonctions qu’aucun traducteur indépendant n’oserait introduire. Ces modifications ne peuvent pas être justifiées sur la base des textes grecs de référence et elles servent à défendre une doctrine préconçue. Cette bible ne circule donc que parmi les Témoins de Jéhovah et il n’y a aucune possibilité qu’elle puisse devenir un jour la Bible de toute la chrétienté : elle est comme muselée et incapable de déborder hors de ce cercle.